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samedi 9 février 2013

Le Vase où meurt cette verveine de Frédérique Martin


LE  VASE OU MEURT CETTE VERVEINE  (avis de Michelle)



Un livre très déroutant par son écriture, sa forme et son contenu.

La forme : Une séparation forcée de 2 personnes âgées momentanément hébergées par chacun de leurs enfants, provoque un échange épistolaire  qui dans un 1er temps : déborde  de tendresse, et d'amour  et secoue d'émotions le lecteur qui vibre pour ces deux personnages.

-          « Je suis toujours bien serré dans mon costume de chagrin » P.27

-          « Les murs ont des échos de stupeur devant ton absence » P.14

-          « J’ai aimé si fort toute ma vie, que j’ai sans doute vécu au-dessus de mes moyens » P.41

-          « Peut être que pour s’occuper  du cœur des autres, on est dans l’obligation  de se défaire du sien.. »    etc….

L’écriture : Plus que fluide est très facile à lire..

 Le contenu de l’histoire.

L’auteure, à l’aide de mots choisis, pleins de  douceur et  de délicatesse, de sensibilité et de poésie,   traduit dans un premier temps,   l’'amour qui unit ces 2 personnes,  et permet aux souvenirs de revivre. On comprend vite que c’est un amour sans partage, charnel, fusionnel qui dure encore.

Dans un deuxième temps, les lettres racontent les moments présents, les échanges houleux ou  inexistants avec leurs enfants ; les relations privilégiées avec les petits-enfants, leurs sentiments et ressentiments.

Les thèmes abordés :

La vieillesse : sujet de plus en plus exploré par les écrivains  qui implique aussi

La maladie,   la  dépendance,  l'éloignement des enfants, 

« Le grand âge me répugne, resserré, avilissant. Alors que l’esprit s’élance, le corps se ratatine. Je suis plus lucide qu’à vingt ans, c’est maintenant que je pourrais en profiter, aimer, et jouir de cette faculté de clairvoyance qu’on atteint à grand-peine. L’âme est anéantie par les organes, on ne peut que douter de tout après qu’on a compris cela. »

Les conflits intergénérationnels

Portés par la beauté de l’écriture où l’auteure nous égare…. on ne sent pas venir le drame tel qu’elle nous le décrit. : violent, incestueux, avec la part de folie qui dérange profondément et qui crée le malaise, pénètre vos entrailles, vous fait mal car d'une justesse effroyable, percutante.

Ce que j’en pense :

Ce livre, aux abords doux et sensibles, presque émouvant, est glaçant, et décrit superbement les aléas des couples, et des familles en général.

La personnalité de Zika me sidère, épouvante, stupéfie…. Il n’y a pas assez de mots pour décrire ce que je ressens. 

« Comment une mère peut elle rester si indifférente et impassible au désir d’amour de sa fille. Son aveuglement est sans borne. C’est un monstre d’égoïsme qui amène sa fille au bord de la folie sans en être ni émue ni repentante. Cela se confirme devant  l’attitude finale qu’elle démontre envers son mari. »

L’auteur a su nous surprendre par cette  agression filiale à laquelle on ne s’attendait pas, même si elle est choquante, et nous ébranle. Au moins on est obligé de réagir.

Je suis d’ailleurs très étonnée qu’aucune critique sur Internet,  ne mentionne ce fait.

Tout le monde s’épanche sur la vieillesse et ses inconvénients. Personne n’évoque le fait qu’une personne vieillissante  peut aussi devenir méchante, exigeante ou tyrannique car tous les défauts  sont aussi accentués.

Donc je suis perplexe  devant cette histoire qui commence en beauté et termine dans le chaos. La noirceur de la fin venant tempérer l’amour un peu trop idyllique  dans lequel nous sommes enfermés dès le départ.

J’ai pourtant aimé, et été passionnée par cette lecture qui se fait d’une traite.









1 commentaire:

  1. En ce qui me concerne, ça ne m'a pas plu du tout. J'ai été dérouté par ces lettres émises par deux personnes différentes mais qui se ressemblent trop dans l'écriture. De plus, on n'attend pas un style aussi fleuri de la part d'un homme de condition modeste. J'ai lu les lettres de mon grand-père et pour moi, ça ne reflète pas une réalité si je compare les lettres de Joseph aux siennes. Elles ne me semblent pas vraisemblables et j'ai eu du mal à adhérer. Quant aux relations entre parents et enfants, pourquoi pas ? Mais c'est long, long pour arriver à quelque chose.

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